La Fondation Autisme soutient une méta-étude qui cherche à corréler les troubles du spectre autistique avec certains profils immunitaires hérités.
L’explosion actuelle de l’autisme montre que des facteurs environnementaux sont à l’oeuvre. La prévalence de l’autisme a en effet été multipliée par plus de 6 en 30 ans. Seuls des facteurs environnementaux peuvent expliquer une telle croissance – qui n’est pas liée à une meilleure détection comme l’ont prouvé plusieurs études d’épidémiologie.
Pour autant, l’impact de la génétique est manifeste. Dans la population générale, la prévalence se rapproche de 1%. Or, dans une fratrie comprenant un(e) autiste, ses frères et soeurs ont environ 3% de chances de l’être. Chez les jumeaux hétérozygotes (les faux jumeaux), lorsque l’un des deux est autistes, l’autre a plus de 15% de risque de l’être aussi. Chez les jumeaux homozygotes (les vrais jumeaux), ce risque dépasse 66%.
Alors comment réconcilier ces deux notions en apparence contradictoires que sont un rôle évident de la génétique et l’incidence des facteurs environnementaux ?
L’hypothèse testée par ce travail de recherche correspond à la partie héréditaire de notre système immunitaire, le système HLA (Human Leukocyte Antigen). En effet, notre profil HLA détermine la manière dont nous réagissons aux facteurs environnementaux auxquels nous sommes confrontés (pollution, alimentation, etc.).
Le travail que nous soutenons consiste à corréler des haplotypes (profils immuno-héréditaires) avec les troubles du spectre autistique. Cette recherche a des enjeux importants, susceptibles d’orienter la compréhension de l’autisme vers le domaine prometteur de l’immuno-psychiatrie. Si les résultats de cette étude vont dans le sens qu’espère l’équipe que nous finançons à la Fondation FondaMental, ils pourraient montrer une cohérence avec les approches médicales pragmatiques qui consistent à réduire l’inflammation chronique souvent observée chez les autistes en réduisant leur exposition aux perturbateurs endocriniens et aux autres éléments susceptibles d’entretenir l’inflammation (conservateurs, colorants, etc.).
Ce projet passionnant devrait donc avoir un impact à la fois pour les chercheurs et pour les familles….